Illustration : Concession et inféodation faite par le roi Sanche en 1322.

Concession et inféodation faite par le roi Sanche, comte de Roussillon et de la Cerdagne,
Seigneur de Montpellier
au noble Seigneur Don Guillaume IV de Canet entre autres châteaux et lieux,
du Roussillon, du village et du château d'Alénya
reçus en pouvoir de Bernard Vilanova, notaire le 14 juillet de l'année 1322.

Cet exemplaire ou transcrit, a été bien et fidèlement copié dans la ville de Perpignan, Diocèse d'Elne, d'un autre acte publié de concessions extrait du registre original des fiefs, lettre B, signé, gardé dans les archives du patrimoine du Comté du Roussillon, écrit sur papier approuvé, collationné et signé, ni rayé, ni suspect en aucune de ses parties, mais nul de tout vice et suspicion dont la teneur suit ainsi :
Qu'il soit connu de tous, que, nous Sanche par la grâce de Dieu, Roi de Majorque et C. ayant tout récemment donné et concédé en fief d'après la bonne coutume de Barcelone au Noble Guillaume de Canet notre aimé Sénéchal, et aux siens à perpétuité le mer et mixte empire, toute la haute juridiction, et toutes les justices appartenant au mer et mixte empire que nous avons et que nous devions avoir de quelque manière que se soit dans les villages Châteaux et lieux de villalongue, de Villarnaud supérieur (d'amont) et Villarnaud inférieur (d'avall), d'Alénya, de Saleilles et de St Nazaire dans le comté du Roussillon sus dit, et en leurs territoires, et districts quelconques ; laquelle collation et concession nous faisons au dit Noble au nom et à raison d'une permutation ou échange faits entre nous, et le même Noble des sus dits mers et mixtes empires des dits lieux alors nous appartenant, et du mer et mixte empire du Château de Saint Hippolyte et ses territoires alors appartenant au dit Noble à raison et à cause de l'achat qu'il avait fait du même mer mixte empire, comme nous l'avions autrefois donné en fief à feu Arnaud Travery, chevalier et docteur en lois ; de plus ayant donné et concédé au même Noble plein et libre pouvoir de créer et établir dans les sus dits lieux un notaire et des notaires publics, et publiés, et d'y avoir leurs baillis, juges, arbalétriers, et autres officiers selon sa volonté, de dresser et tenir dans les sus dits lieux des fourches patibulaires en bois ou en pierre ou d'autre manière comme il lui plaira, de les détruire, de les changer en un autre lieu dans les territoires des mêmes lieux selon sa volonté, comme de toutes ci, il conte pleinement et longuement dans un écrit public reçu et soussigné par notre fidèle notaire Jacques Escuder et scellé de notre sceau de plomb.
Finalement le dit noble Guillaume de Canet à raison prétexte de la dite permutation ou échange et de l'autorité et pouvoir sus dits par nous à lui concédés dans le château de Salelles, fit dresser des fourches patibulaires, et faire une proclamation publique en son propre nom ; dont, le vénérable Evêque et le Chapitre d'Elne dirent et assurèrent, qu'eux et leur Eglise se trouvaient très lésés et aggraves, c'est pourquoi ils nous envoyèrent leurs procurations, qui de leur part nous supplièrent humblement, de faire détruire les dites fourches et révoquer le un dite proclamation par droit de justice, mais quoique nous ne croyons pas qu'il vienne des sus dites choses aucun préjudice ni à l'Evêque ni au chapitre, ni à leur Eglise, et comme cependant nous ne voulons pas qu'à cause ou à raison de la dite permission le noble sus mentionné ait avec personne quelques sujets de litige, ou qu'à cause de cela il ait à subir ni dispute ni contestation avec qui que ce soit, comme nous voulons dans la dite permutation pouvoir à l'indemnité et utilisé, pour cela de la volonté et consentement du dit noble nous voulons et reprendre le dit mer empire du sus dit lieu de Saleilles, et nous révoquons sous cette manière et forme que nous l'avions au temps de la sus dite permutation.
Voulant cependant indemniser de cette partie le sus dit Guillaume comme nous y sommes tenus, en récompense et dédommagement du mer et mixte empire et de la haute juridiction que nous lui avons donné, comme il nous appartenait, dans le sus dit Château et territoires de Saleilles.

livre de Cagarriga n° 117 - Recueil des Capitols sous le n° 34